Les toiles "sans images"d'Alain Alquier ont merveilleusement réveillé l'imaginaire des élèves...
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De gauche à droite : Anto Alquier, Guy Darrieux, Conseiller Général, Élisabeth Mitterand, Conseillère Régionale, Jean - Pierre Coffe, Marie - Paule Demiguel, Sous - Préfète, Alain Alquier. |
Des élèves de 3ème en cours de français |
Classe de 3ème Vous choisissez une photo: portrait, paysage, nature morte, composée de peu d’éléments. Vous transposez cette photo en peinture en utilisant une dominante colorée et une gestuelle de telle sorte que les formes soient brouillées et se fondent avec le fond. |
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Classe de 4ème |
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Vous réalisez une installation qui permet de mettre en évidence la profondeur du tableau, les transparences qui laissent passer la lumière, les opacités qui la bloquent, et la diversité des rencontres de deux bandes de couleur. |
Vous réalisez un collage avec des matériaux qui laissent passer la lumière et qui met en évidence un jeu de transparence colorées. |
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Classe de 5ème |
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Vous choisissez un portrait: soit une photo prise dans un magazine, soit vous vous prenez en photo. Vous intervenez sur la photo (vous enlevez, vous ajoutez) avec des opacités qui cachent, des transparences qui laissent voir, des translucidités qui laissent deviner, afin de créer un portrait énigmatique. | |||
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Classe de 6ème |
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Vous réalisez une composition composée des dégradés d’une couleur et d’une direction dominantes. Vous jouerez avec les passages nets ou déchirés afin de créer un effet particulier. | |||
C’est un drôle de tableau qui se trouve devant moi. Un tableau pas très beau, en fait il n’y a pas grand chose à dire. A part cette couleur jaune, cette bande verticale, toute simple, je ne sais pourquoi mon œil s’accroche sur elle. Sa couleur pétillante me frappe, me fascine. Je remarque qu’elle vient se superposer à une autre bande, similaire à sa voisine. Je pense que c’est un dégradé et sur celui-ci je suis stupéfait de voir une fusion magnifique, calme, douce. Comment ne l’avais-je pas vue plus tôt ? Puis vient cette osmose du blanc et du jaune, superbe collision, un choc de douceur ; mon œil parcourt ces endroits, je ne sais plus où donner de la tête. Je remarque ensuite cette bande rouge, puis la noire, les couleurs sombres, les chaudes, les calmes, les vives…Toutes s’entrechoquent. Quelle bousculade de nuances au milieu de ce tableau : « Il n’y a rien à voir mais beaucoup à regarder." (Victor G. Adrian G.) |
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Mademoiselle Bleu
A Monsieur Noir, Afin d’éviter toute confusion , je me présente : je suis un bleu opaque et j’estime être le plus brillant du tableau ; voilà pourquoi les visiteurs me remarquent immédiatement. De plus, en haut du tableau, ma couleur devient translucide, c’est à dire qu’elle laisse passer la lumière mais les formes sont floues. Ma teinte est semblable au bleu saphir, ce qui symbolise la pureté.Je vous écris cette lettre pour communiquer avec vous de façon plus personnelle car, vu que vous êtes situé au bord du tableau tandis que j’en occupe le milieu, il est très difficile de vous faire parvenir des informations sans être entendue par les autres couleurs.Ce que je vais vous révéler est personnel et je souhaiterais que personne d’autre ne soit au courant. Comme vous avez pu le remarquer, ma couleur est assez rare ; d’ailleurs, certaines personnes affirment que ma teinte est « sensationnelle » et que tous ces bleus représentent la sérénité. Tous ces compliments rendent les autres couleurs jalouses. Pour me ressembler, elles me questionnent tous les jours sur mes pigments et veulent être exposées au soleil car elles pensent devenir ainsi plus brillantes…Au début, cela m’agaçait un peu mais maintenant, cela devient insupportable !Vous avez de la chance que « personne » ne veuille être semblable à vous ; votre opacité noire profonde donne une touche mystérieuse au tableau. J’aimerais savoir quelles seraient vos réactions si un jour une couleur décidait de vous imiter.En attendant une réponse, recevez toute ma sympathie.Bleu Delphine S. |
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Alain Alquier est né à Tarbes en 1947. Diplômé des Beaux-Arts de Toulouse. Artisan photographe ; peintre depuis toujours. Il habite et travaille à Pouydraguin (Gers). D’expositions de peintures en expositions de photographies, il a sillonné la France : de galeries en Centres Culturels et Foires d’Art Contemporain, de Monastères en Abbayes. La prochaine exposition aura lieu à l’automne 2006 au musée de Gaillac dans le Tarn.
" Il ne reste presque rien et pourtant tout est là, la respiration, le moment fugitif de l’air, le temps qui passe et qui change. "
Aller à l’essentiel… Pour un peintre, c’est volontairement s’en tenir seulement à la couleur sur la toile. Il faut du temps, du métier et beaucoup de renoncements. " Le peu est suffisant " dit Alain Alquier. Questionner la couleur, le geste qui l’étale et avec ça, créer un monde personnel dans lequel le regardeur entrera. C’est une promenade intime pour qui veut bien se laisser porter par cette mystérieuse alchimie de pigments, d’encre et de liants. Pas d’images, pas d’anecdotes. Il n’y a rien à voir, mais beaucoup à regarder. Seulement de la couleur, fluide et diluée qui se structure en larges bandes verticales selon une gestualité ample et déliée qui engage tout le corps dans un mouvement souple, lent et ascendant. Opaques ou translucides les plages colorées s’adossent ou se chevauchent, se mêlent, s’enlacent et fusionnent. Ce sont des espaces immatériels d’ombre et de lumière, sans limites ni fin. Une sensation d’infini. Ils s’ouvrent et se ferment, se tendent, se gonflent, se fissurent. Les lisières sont franches, ou bien elles se brouillent et se diluent. Les dessous affleurent ou se glissent entre les transparences ; la lumière monte des profondeurs, s’insinue à travers des glacis, et déborde en traînées qui s’effilochent. Parfois un éclair déchire l’espace jusqu’à l’éblouissement, parfois c’est une lueur qui tamise la surface. La couleur se fait voile, légère et transparente, ou bien tombe en rideau, diaphane et lactescente. Des bleus saturés s’unissent à des noirs caverneux, des bleus céruléens voilent de pourpres sombres ; des blancs opalins avivent des terres d’ombre. La couleur suinte, pleure, s’étire, se contracte. Elle vit. Elle respire au rythme de la musique qui envahit l’atelier et éclaire la nuit d’une aube toujours naissante. C’est un espace calme et paisible qui contredit le tumulte et l’agitation de la vie tourmentée et impatiente ; où la sensation du temps qui passe s’oppose au zapping des images qui déferlent devant nos yeux aveuglés. C’est un îlot de silence qui s’oppose au bruit et à la fureur qu’encaissent nos oreilles. C’est un lieu de respiration et d’apaisement dans lequel on peut entrer sans frapper pour méditer sur son rapport au monde, à condition d’ouvrir la porte et de se laisser porter par la peinture.
Anto Alquier
" …nous devenons les visiteurs captifs d’une architecture envoûtante et rare : la peinture " Philippe Guesdon
" …chaque artiste et dépositaire d’une relation qu’il entretient avec le monde…Avec Alain Alquier c’est une part de mémoire, à la fois charnelle et pleine de spiritualité qui nous est restituée, c’est presque une seconde peau que l’œil a envie de toucher du bout des doigts… " Jean Léonard Stoskopf
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Pourquoi de l’abstrait et pas du figuratif ?
Comment en êtes-vous arrivé à faire des bandes rectilignes verticales ?
Que vous apporte cette sorte d’abstraction ?
D’où vous vient l’inspiration ?
Quel message voulez-vous faire passer à travers vos œuvres ?
Est-ce que la rencontre des couleurs évoque quelque chose pour vous ?
Qu’aimes-vous dans la peinture ?
Est-ce que vous utilisez des instruments géométriques ?
Combien y a t’il de couches de peinture sur une toile ?
Pourquoi peignez-vous avec un nombre restreint de couleurs ?
Comment choisissez-vous vos couleurs ?
Pourquoi à certains endroits la peinture craquelle-t-elle ?
Comment vous y prenez-vous pour peindre une toile haute ?
Est-ce qu’il y a une relation entre vos photos et vos peintures ?
Est-ce que vos tableaux ont un sens d’accrochage ?
Est-ce que vous faites un croquis avant de commencer la toile ?
Quand décidez-vous qu’une toile est terminée ?
Lorsque vous avez terminé une toile vous posez-vous des questions ?
Vous peignez en écoutant de la musique ?
Pourquoi ne pas donner un titre au tableau ?
Quelle place la peinture occupe-t-elle dans votre vie ?
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Impressions du 1er jour |
« Quand on passe à côté d’un tableau on aperçoit juste des dégradés alors qu’en réalité on voit énormément de choses quand on l’observe". (Pauline R. 5ème) "..ce que j’aime c’est quand les couleurs glissent, quand elles se touchent ou alors quand elles sont transparentes » (Marion F. 6ème) « Je m’interroge sur la technique pour obtenir une luminosité pareille.. » ( « J’aime bien, car ces peintures changent de l’ordinaire, elles ne sont pas communes. Elles se ressemblent toutes en ayant toutes des différences…Je me demande s’il y a des intentions différentes pour chaque peinture. » (Ségolène D. 3ème) « je trouve cette exposition originale avec ses dégradés en camaïeux de bleus. Elle me semble difficile à aborder car on n’en a jamais vus de similaires. » (Maxime M. 3ème) « je trouve que c’est un peu pareil, pourquoi cette répétition ? Ce n’est pas moche mis je ne l’achèterais pas. C’est différent des autres expos. Pourquoi n’y a t ‘il que des verticales ? C’est trop sérieux, il n’y pas de mouvement. » (Marine T. 4ème « …certaines rencontres entre deux couleurs sont douces, tandis qu’au contraire, certaines sont brutales. » (Syrina C.4ème) |
Après la rencontre avec les oeuvres et l’artiste |
« Pour moi, l’exposition a été très intéressante . Au début les bandes de couleur ne m’intéressaient pas puis quand on l’a étudiée, quand on a approfondi et quand l’artiste nous a expliqué son travail, cela m ‘a plu énormément » Pierre.A.D.5ème « Cette exposition me plaisait un peu et depuis la rencontre elle me plaît plus. Elle est captivante. Laurence L.5èm « j’ai appris à travailler avec l’opaque, le flou, la transparence, la fusion.. j’ai aussi appris beaucoup de vocabulaire. Et grâce à l’exposition,j’ai appris la poésie du vocabulaire….J’ai appris à regarder plus précisément qu’avant. » Cindy C.5ème « Pour moi, cette expo est très belle. J’ai apprécié les couleurs les nuances, les passages. La façon dont il travaille m’étonne, travailler la nuit, moi je ne pourrais pas. » 6ème « Cette exposition m’a apporté des choses que je n’avais jamais vues. J’ai appris des mots, comment se comporte la couleur, si elle glisse, comment on qualifie la lisière, si elle est droite… » Pedro S.6ème « Pour lui, son but, c’est la simplicité. L’horizontalité, c’est trop figuratif, c’est pour ça qu’il a choisi la verticalité. L’abstraction, c’est la liberté. Je trouve que ses bandes c’est original, et maintenant je pense qu’une peinture n’est pas obligatoirement figurative. L’abstrait nous permet de voir ce que l’on veut dans un tableau tandis que dans le figuratif on est obligé de voir ce que ça représente, tout le monde voit la même chose…. »Thomas N.3ème « ..Dès le début j’ai aimé les différents tableaux mais il me tardait de rencontrer l’artiste car souvent, les réponses aux questions ne sont celles que j ‘attends. Or dans ce cas, j’ai aimé sa façon de faire ses tableaux. Tout est « flou », il n’y a pas de titre pour que le regardeur reste libre avec sa propre imagination. Ces œuvres sont le résultat d’un long travail de réflexion, d’un raisonnement. Il dit lui-même : « il n’y a pas d’inspiration, je ne me lève pas le matin avec une idée précise ». je vais réutiliser une phrase qui m’a marqué et qui résume tout : « il n’y a rien à voir, mais beaucoup à regarder ».Adrian G.3ème |