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Babou est un artiste figuratif car les sujets de ses peintures sont pris dans le réel. 

Si le dessin est fidèle à la réalité, les couleurs sont arbitraires. C’est une vision subjective. Ses couleurs rendent sa peinture presque abstraite.

 

Jérôme S. M. & Jérémy N. (3ème)


Extraits de l'entretien des élèves avec Babou

Depuis quand avez-vous eu envie de peindre ?

Babou : Assez jeune, avant dix ans. J'ai toujours eu plus de plaisir à dessiner qu'à faire du sport. Mais, c'est après une année aux Beaux-arts de Bordeaux que j'ai vraiment décidé d'être peintre.

 

Quelle est votre première œuvre ?

B. : La plus importante, c'est quand j'ai été seul dans mon atelier, quand je n'avais plus de professeur. J'avais vingt-trois ans. C'est un métier puisque j'en vis, mais c'est aussi un plaisir. C'est un métier que je fais avec le plus grand des plaisirs, donc, c'est à la fois métier et loisir.

 

Vendez-vous assez de tableaux pour vivre de votre art ?

B. : ça dépend des périodes. Mais j'ai la chance d'avoir un métier à côté : je suis enseignant aux Beaux-arts de Bourges, ce qui me permet d'avoir un salaire. Globalement, je peux vivre de ma peinture. Il ne faut surtout pas faire ce métier pour gagner de l'argent.

 

Qu'aimez-vous dans l'art ?

B. : J'aime faire la peinture. Je préfère peindre que dessiner. J'aime chercher la couleur qui va s'harmoniser avec une autre. Il y a aussi les repérages sur le terrain, la recherche des angles de vue. Tout présente de l'intérêt.

 

Avez-vous besoin de modèle pour peindre ?

B. : Quand je choisis les bastides, je suis obligé de savoir comment elles sont faites. Je travaille à partir de photos que je prends moi-même, ou de catalogues comme pour les tuiles.

 

Comment vous vient l'inspiration ?

B. : Je ne crois pas du tout à l'inspiration. Je me dis : il faut que je règle tel ou tel problème. Par exemple, l'ombre et la lumière, ou le doux et le violent. A partir de là, je cherche un thème qui va pouvoir illustrer cela. D'ailleurs, je crois que l'inspiration n'existe que dans l'imaginaire des gens.

 

Quel est votre peintre préféré ?

B. : J'aime beaucoup Cézanne parce qu'il a structuré le tableau… Tout le XXè siècle a été bousculé par ce qu'il a apporté. Au XVIIIè, j'aime Fragonard qui est un peintre galant. A l'opposé, j'aime David qui est un peintre révolutionnaire. Dans mon musée imaginaire, il y en a des dizaines d'importants… Au XXè siècle, j'aime les grands abstraits américains qui sont à l'opposé de mon travail figuratif, par exemple Rotkho qui mène tout un travail sur la couleur. Les influences sont obligatoirement celles de l'histoire de l'art, puis celles des professeurs et celles des peintres de son époque. Pour moi, ce fut la figuration narrative.

 

Pourquoi peignez-vous par aplat ?

B. : C'est une technique à laquelle je prends le plus de plaisir ! L'aplat existe depuis le début du siècle avec les constructions russes. La touche disparaît. Ce qui m'intéresse, c'est de faire vibrer les surfaces et de faire passer l'émotion dans la juxtaposition de ces plans. J'ai énormément de plaisir à faire cela.

 

Est-ce que vous avez une technique particulière pour réussir si bien ?

B. : Le secret de l'aplat, c'est le nombre de couches successives. Je limite la surface à peindre par du scotch que je découpe au cutter et je passe jusqu'à douze couches !

 

On dirait que votre peinture est gravée.

B. : Dans "Les Bastides", comme les plans sont juxtaposés, je me servais d'adhésif qui limitait le plan, et la brosse, butant contre l'adhésif, faisait un léger bourrelet. "Les Chevaux", eux, ont été dessinés sur la toile et j'ai mis un petit fil qui épousait le contour, puis j'ai peint par-dessus. Quand j'ai enlevé le fil, ça a laissé un petit creux qui limite les plans. Chaque série a sa technique particulière.

 

Parlez-nous du tableau "Sainte Sophie".

B. : Comme je travaille sur les ambivalences, ici, il s'agit de l'opposition culturelle entre la chrétienté et l'islam au XVè siècle. En 1453, une centaine d'églises byzantines ont été transformées en mosquées. Ce qui m'intéressait, c'est qu'en tant que chrétien qui expose en Turquie, je voulais rendre hommage a cette culture ottomane qui est aussi la nôtre. Je peins le tableau en couleurs fortes et par-dessus, il y a un aplat à l'opposé. Pourquoi ce voile monochrome ? C'est à deux niveaux. Du point de vue de la peinture, c'est pour privilégier la lumière picturale du tableau ; et au deuxième niveau, Istanbul, ce sont des strates culturelles qui n'obturent pas le passé. La force de la peinture, c'est de donner à voir ; ensuite chacun interprète comme il peut.

 

Pourquoi vous confrontez-vous implicitement à des murs dans vos tableaux ?

B. : Entre le spectateur et moi, je veux qu'il y ait un écran. Je ne veux pas tout dire directement. Je me cache. Alors, soit ce sont… des glacis comme dans "Les Églises Byzantines", soit des couleurs comme dans "Les Bastides". Il y a toujours frontalement quelque chose qui sépare l'image du spectateur.

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à venir ici ?

B. : Le métier de peintre, c'est aussi d'aller vers le public, et un public de votre âge m'intéresse beaucoup. Votre regard est neuf et parler de ma peinture risque de susciter chez vous le désir de connaître davantage, de fréquenter les musées et les galeries. Mais il est rare de rencontrer de tels lieux. Vous avez beaucoup de chance et vous ne le savez pas ! Mais vous le comprendrez plus tard.

 

En arts Plastiques

Notions abordées selon les niveaux de classe

 le travail par séries

 perspective, profondeur et frontalité

 l’aplat, le lisse, le modelé

 les couleurs pures

 les dégradés d’une couleur ; les valeurs

 les harmonies chaudes, froides

 les contrastes de complémentaire ; le camaïeu

 le fini et le non- fini

 la Nouvelle Figuration : Adami, Erro, Klasen

 Le Pop- Art aux USA : Warol et Lichtenstein

Les élèves de troisième et les accessoires du corps vêtu :

 

Les élèves ont photographié leurs pieds chaussés ou leurs mains avec bijoux en travaillant le cadrage avec pertinence. La photo numérique, tirée en noir et blanc a servi de support à la ségrégation sur calque des ombres et des lumières.

Celles- ci ont été traitées par un jeu de complémentaires déclinées en différentes valeurs. Ces recherches individuelles réalisées sur format A5 ont été agrandies sur format raisin et peintes en équipes de deux.

 

Les élèves de quatrième et les richesses de l’ombre :

 

Éclaircir et assombrir une couleur : 

des dômes en plâtre.

En Français

L’architecte s’est assis sur le toit du monde

Et d’un souffle aux milles couleurs,

Il a construit la Bastide de Barran

Il lui a donné des formes géométriques

Et des couleurs vives

Il a fait d’un château

Une bastide ensorcelée

Avec ses doigts de fée

Il donne l’impression d’une facilité

Du haut du toit du monde

Il dessine comme un Dieu

 

Les nuages le caressent, et comme réjoui,

Il peint

Il peint tout le temps de simples

bastides

Aux innombrables voûtes

Pour lui, Barran rime avec tourment

Le soir, comme par dignité

Il regagne son sommet

Où son modeste sommeil l’attend.

 

Mathieu F. & Emmanuel P(3ème).

 

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