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"Prise de Riscle en bleu" : on a tous été " ébleuis et bleuffés " |
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Claude Couffin, breton d’origine, vit et travaille à la Croix-Rousse à Lyon. Eclairagiste, plasticien, scénographe, il se dit aussi lampiste et luminariste. Son moyen d’expression c’est l’ampoule, la loupiote, qui lui permet de voir le monde avec des yeux d’illuminé. Il se présente comme militant du filament. Autodidacte, il revendique une suite de petits boulots qui forgent son expérience : barman, pompiste, plombier, chaudronnier, charpentier, saisonnier, géomètre de pacotille, marin pêcheur, avant de se tourner vers le théâtre qui lui ouvre les portes de la création. Un homme désopilant qui nous confie : " Bienheureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ! "
Dès ses premiers pas dans la Galerie bleue, l’idée de prendre en compte le lieu et sa destination s’est imposée à Claude Couffin. Imprégné de la scène, adepte du calembour qu’il pratique au quotidien avec aisance, il n’a pu s’empêcher de s’imposer un challenge : prendre le " Riscle " de travailler le mot bleu en le croisant avec l’histoire de l’art et en unissant le collège et la galerie dans une même enveloppe de lumière. Comment résister à une telle proposition qui conjugue un travail sur la langue, les créations qu’il suscite et l’animation lumineuse du lieu. C’est donc une œuvre in-situ qui nous est offerte dans les couloirs et la cour du collège. Claude Couffin est un bricoleur public. Bricoleur de mots, bricoleur d’objets, bricoleur de lumières. Il dépèce les mots, piège les expressions, trafique, coupe, contracte, assemble, crée des barbarismes et leur donne existence dans des compositions en volume ou des tableaux de sa composition. Les objets (de récupération) sont détournés au profit de la langue et éclairés d’un sens nouveau avec... des ampoules ! D’où l’importance des titres qui commandent l’objet et orientent ( ou désorientent !) leur lecture dans des directions inattendues révélant un artiste agité par les soubresauts d’une enfance qui n’arrive pas à se taire. Au-delà du ready-made, l’objet n’est pas utilisé pour lui-même mais pour sa forme, ou sa polysémie, ou l’image qu’il évoque. Ainsi du hérisson ( celui du ramoneur) dans son néon circulaire ; de la bouée et des sémaphores qui ramènent le marin-pêcheur qu’il a été au port ; de ses empreintes corporelles qui renvoient aux " anthropométries " de Klein et à son bleu IKB . Un clin d’œil aux emballages de " Christo et Jeanne Claude ", une installation pour célébrer l’outrenoir de Soulages, une boite lumineuse pour évoquer Goya, une composition baroque pour une allusion au cinéma, un hommage à Dali, Claude Couffin nous promène dans son univers poétique au style " ampoulé " dont il se dit l’inventeur. Ses idées lumineuses où l’humour émoustille la curiosité, ouvrent les portes de l’imaginaire. Dans la cour du collège les élèves sont invités à participer à l’installation, en remplissant de bleu-sous-toutes-ses-formes, une cage grillagée ; la veille du vernissage un envol de ballons emportera vers des lieux improbables les pensées bleues des petits et grands Riscle quois .En fin de journée, lorsque la lumière décline, ou mieux la nuit, (le soir du vernissage par exemple) vous serez " ébl euis et bleuffés " par cette exposition que Claude Couffin a spécialement réalisée avec enthousiasme pour la Galerie Bleue.Anto Alquier |
Une idée de Claude Couffin ! Tous les élèves ont écrit un petit texte qui é été accroché à un ballon. Le vendredi après-midi, les élèves libres ont noué les ballons gonflés par notre indispensable Daniel Frulin. A 16 heures sous le regard de tout le collège, des petits de la maternelle de Riscle et des 4èmes de la SEGPA de Nogaro, ils se sont envolés de la cage ! Nous espérons que les heureux récipiendaires que le vent aura choisi nous feront un petit signe. |
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