Pour cette 19ème exposition, à la demande des élèves, un retour très apprécié à la photographie |
Exploitation pédagogique en Arts Plastiques |
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Traduction en peinture des photographies de Roland Laboye |
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Linogravure |
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Papiers déchirés |
Exploitation pédagogique en Français |
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Insécurité:
les enfants sont surveillés à tout moment de la journée. Papi ! T'attrapes ? Céline et Hugo – 4ème
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Un professionnel de la photo sur le trottoir de notre ville.
Attention ! Le petit oiseau va sortir !
Julien et Magali – 4ème |
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Pour quelles raisons avez-vous choisi la photo ? C’est par confrontation avec mon père qui était peintre. J’ai été immergé dans un milieu où l’art visuel était important. J’ai fréquenté les expositions, les galeries,, les peintres. J’ai même rencontré Picasso. Sans m’en rendre compte, j’ai été imprégné. Ceci a éveillé mes sens. Pour ne pas faire comme mon père, j’ai choisi la photographie.
A quel âge avez-vous commencé ? J’ai eu mon premier appareil photo à onze ans. Il est important de commencer tôt, dès que l’on a envie. N’attendez pas que l’on vous dise de faire, c’est vous qui devez agir.
D’où vous est venue l’idée de photographier les gens ? Petit, j’ai souvent déménagé. J’ai été obligé de nouer constamment de nouvelles relations, de me faire accepter par des personnes différentes. Je n’avais pas d’intention bien définie au départ. Chacun est confronté à une réalité et si je produis ce type d’images c’est qu’elles sont le résultat de ce que mon milieu m’a permis de percevoir et d’assimiler.
Pourquoi ne photographiez-vous que dans des lieux publics ? Les lieux publics sont à tout le monde. C’est le théâtre de la vie à portée de l’œil. Tout le monde peut en bénéficier. La ville est le lieu où les échanges se produisent
Faites-vous des photos dans un autre décor que celui de la rue ? Le terme décor s’applique au cinéma et au théâtre. C’est quelque chose que l’on construit pour imiter la réalité. Moi, je suis dans la réalité de la cité.
Faites-vous de la photo de paysage ? Je fais du paysage humain !
Attendez-vous dans la rue que quelque chose se passe? Je vais dans la rue pour aller d'un point à un autre et pas pour faire des images. je ne peux pas être à l'affût. Je suis en translation, je chemine, je marche. En passant, je rencontre des choses, je suis au milieu des images. Si je restais au même endroit, je n'aurais qu'un point de vue. Ce serait réducteur. C'est à vous de bouger, d'être mobile, vivant. Si vous voulez que quelque chose vous arrive, c'est à vous à aller vers…et non pas attendre… C'est à vous d'aller chercher plusieurs points de vue pour vous ouvrir au monde. Le point de vue, c'est ce qui fait la valeur de l' homme!
Comment apprend-on à avoir l'œil? L'œil est une surface sensible, il voit tout le temps. Les images se forment dans le cerveau, il faut donc l'éduquer, développer ses compétences.
Comment faites-vous pour anticiper les moments précis? Le bon moment, c'est l'addition de perceptions antérieures. C'est comme une phase de jeu. Si on marque le but, c'est à cause de ce qui s'est passé avant L'anticipation est basée sur la perception. Si vous pensez à vos soucis, vous ne voyez pas ce qui est en face. Si vous vous détachez du quotidien et si vous orientez votre regard, vous voyez. Il faut s'entraîner à avoir conscience de l'acte à produire jusqu'à ce que ça devienne instinctif..
Qu'est ce qu'une bonne photo? C'est celle qui satisfait l'auteur et qui rencontre le public. En fait, c'est un mystère. C'est l'alchimie entre présence, point de vue et équilibre ; entre le temps, l'espace et la géométrie.
Quelles règles suivre pour faire une bonne photo? D'abord, ne pas vouloir faire une bonne photo. Il faut faire le vide à l'intérieur de soi pour être réceptif, ne pas se laisser surprendre par ce qui se passe; il faut avoir le regard tout azimut, être tendu, prêt à agir.
Pourquoi les axes de symétrie sont-ils si souvent présents? Toute chose est construite autour d'un axe porteur. L'homme a une colonne vertébrale qui structure l'ensemble du corps. Pour un bâtiment, une ossature soutient l'ensemble. Une photo, c'est pareil. Il lui faut une structure, un rythme, un équilibre.
Que vous apporte la photo? C'est une ouverture sur la perception du monde. Je m'exprime à partir de la captation d'instants. J'emmagasine des impressions et je me nourris de cela pour faire des images. J'aime regarder, croiser les regards. Il n'y a rien de plus embêtants que les gens qui ne vous regardent pas. Par le regard, on sait qui est quoi. On se situe par rapport au monde. On l'analyse, on le comprend, on l'accepte. C'est le premier des sens.
Quelles émotions voulez-vous faire passer? Le fait de découvrir que dans un instant il se passe quelque chose. Le petit théâtre de la rue est celui de la comédie humaine. C'est à la fois tragique, comique, tendre et humoristique. C'est un réceptacle qui servira aux archéologues du futur.
Est-ce que vous photographiez tous les jours? J'essaie. Il est nécessaire de s'y tenir, d'avoir cela toujours présent à l'esprit. Pour faire des choses dans sa vie, il faut s'orienter, se donner un but, ne pas se laisser enfermer dans un petit univers.
Quand avez-vous su que vos photos étaient intéressantes? Ce sont les autres qui me l'ont dit. Dès que l'on montre, on a un retour. Le créateur donne à voir.
Quelle a été votre plus belle photo? Celle que je vais faire demain!
Pouvez-vous faire deux photos identiques? Impossible. Tout bouge, tout change. La lumière est importante en photo et varie d'un instant à l'autre.
On
a l'impression que certaines photos sont scénarisées.
Montrez-vous vos photos aux gens que vous photographiez? Non, je ne les connais pas. Ils ne s'en aperçoivent pas car je suis un passant discret. Mon appareil est petit, ne fait pas de bruit, et je le porte sous mon bras;
Vous est-il arrivé d'avoir un problème de droit à l'image? C'est un droit stupide. On m'empêcherait de produire des images? Je ne gêne personne. Je fais de la poésie en images, une œuvre sur l'humanité. Je fais exister les gens. C'est un acte social. La photo, c'est une trace, une pierre qui marque le temps.
Faites-vous de la photo pour le plaisir ou pour l'argent? Si on veut être créateur, il ne faut pas vouloir vivre de sa création. Je fais de la photographie d'auteur, pour donner à voir. Je m'adresse à mes contemporains. C'est un plaisir, une attitude face à la société. Tout acte de création est basé sur l'échange.
Pourquoi préférez-vous le noir et blanc à la couleur? Le noir et blanc est graphique, il épure. La couleur est plus difficile à maîtriser et perturbe la vision.
Combien d'expos avez-vous eu l'occasion de faire? Des expos, j'en ai fait des quantités, en France et à l'étranger. Ce qui compte, ce n'est pas le nombre, c'est de les faire dans des lieux où il y a de la vie comme ici. Ici, le lieu est vitalisé par les professeurs, par les artistes qui sont déjà venus, et par vous!
Riscle le 4 juin 2004 |