"Le tressage est un retour aux origines, c’est le geste le plus primitif qui a permis à l’homme de construire ses abris, ses vêtements, et les récipients.." (Odon)
Site internet de l'artiste :
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Exploitation pédagogique en Arts Plastiques |
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Tresser librement |
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William L.5ème Jules P. 5ème Kévin P. 5ème Pierre - Alexandre D.6ème | ||||
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...et on tresse... Quand on sait avec 4 brins, on trouve comment faire avec 5, 6, 7, 9... |
on a appris :
une lanière une vrille une torsade avec 2 vrilles une tresse avec 3 vrilles une tresse avec 3 lanières etc... |
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Exploitation pédagogique en Français | |
Classes de 4ème et de 3ème |
Classes de 6ème et de 5ème |
Dans le cadre d'un travail sur la presse, les élèves ont crée la "une" d'un journal, et rédigé un article présentant l'exposition de Odon, ou un paragraphe argumentatif répondant à la question suivante : le tressage est-il une oeuvre d'art ? |
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Pourquoi avez-vous changé votre nom alors qu’il comporte sept lettres ? Cette remarque est astucieuse ! mais mon nom :Houdoin plus mon prénom : Guy, ça faisait onze lettres. Tandis que Odon plus Guy, ça fait sept lettres !
Votre désir était il de raccourcir votre nom ou de vous appeler Odon ? Je voulais simplifier mon nom car tout le monde l’écrivait ou le prononçait .de façon différente.
On a remarqué le chiffre sept dans la plupart de vos œuvres : 7 lanières, 7 branches…. Que signifie-t-il pour vous ? Le chiffre 7 est entre 6 et 8. Or, l’étoile juive a 6 branches, l’étoile musulmane 8. Le christianisme , entre les deux, c’est l’étoile à 7 branches. C’est une étoile qui se continue sans arrêt. En partant d’une pointe, on revient sur la même pointe, tandis que les étoiles à 6 ou 8 branches sont faites de deux figures indépendantes. L’étoile à 7 branches donne en elle- même l’idée de l’infini.
On dirait que vos œuvres peuvent se continuer. Avez-vous voulu donner l’idée de l’infini ? Absolument. En partant du centre vers l’extérieur on va vers l’infini. J’ai pris modèle sur les arbres. Seules les araignées travaillent de l’extérieur vers l’intérieur.
Est-ce que l’activité de tressage vous procure des émotions ? Oui, très fortes.. Plutôt des réflexions, des méditations. Quand je tresse, c’est comme si je faisais une prière, comme si je rendais grâce au créateur qui a fait les arbres, les couleurs…Je pense au monde entier, à tous ceux qui tressent. Par exemple aux vannières de Nouméa qui sont venues travailler avec moi.
Pourquoi avez-vous inventé un personnage imaginaire ? Je ne suis jamais allé au Pérou. Patak est un nom qui fait penser à ce pays et je voulais rendre hommage aux femmes Péruviennes qui tressent. C’est un personnage imaginaire à qui j’ai inventé une civilisation, des costumes, une parure. En fait il est venu tout seul à la suite de recherches. Je faisais des visages avec des barbes et des cheveux tressés. Patak sonne bien. Tous les titres commencent par PA…pa comme " Patak à PA ris ", la " patience de Patak "
Pourquoi avez-vous utilisé la technique du tressage ? Le tressage est un retour aux origines,. C’est le geste le plus primitif qui a permis à l’homme de construire ses abris, ses vêtements, et les récipients.. On retrouve des vanneries dans des bas-reliefs très anciens.
Comment avez-vous trouvé le tressage à 7 brins ? J’ai appris tout seul. J’en ai même fait à 9 brins !. le plus difficile est de passer de 3 à 4.
Pourquoi avez-vous choisi le papier comme matériau ? Je ne crois pas que je l’ai choisi. C’est venu simplement.. C’est un matériau riche : il est souple, il se coupe, il se peint. C’est aussi un matériau ancien d’origine végétale.
Est-ce que pour vous le tressage est une activité très sage ? C’est une activité de méditation . Le geste n’est pas agressif. Je n’ai jamais vu un vannier en colère. Le matériau est fragile, il faut le prendre avec souplesse. C’est un travail lent qui amène à la sagesse. Ce n’est pas une activité pénible. C’est une suite d’actions simples qui ne demandent pas de force. De là à dire que je ne suis pas fatigué le soir…
On a remarqué que vous n’utilisez pas le noir. Est-ce un choix. ? Mondrian est arrivé à peindre avec les 3 primaires. Moi je suis parti de là et en mélangeant les 3 couleurs on n’arrive pas au noir mais à un gris très foncé. J’ai éliminé le vert.
Comment est arrivé le travail sur les " étincelles " ? Les " étincelles " sont des petites œuvres par rapport à d’autres qui ont de grandes dimensions, jusqu’à 5 mètres d’envergure. Je voulais vérifier si avec le même matériau je pouvais faire plus petit. C’est comme si j’avais fait un nain après un géant pour vérifier si les tressages avaient autant de puissance.
Pourquoi dans les " étincelles " les tresses n’ont que 4 brins ? C’est pour réduire le format. En supprimant le nombre de brins je fais des œuvres plus petites.
Est-ce que vous vous faites aider pour tresser ? Ah !non ! pas du tout. Je suis tout seul dans mon atelier.
Comment décidez-vous qu’une œuvre est terminée ? C’est une bonne question. Quand j’ai envie d’en commencer une autre car celle-là m’a donné des idées et comme je ne travaille qu’une œuvre à la fois…
Reprenez-vous des tressages anciens pour les continuer ? Il m’arrive souvent de reprendre un tressage qui revient d’une exposition. Le gros risque est de ne jamais s’arrêter et de n’avoir qu’une seule œuvre en chantier.
Est-ce qu’il vous arrive de rater une œuvre ? Oui, mais je la continue. Il m’arrive de détresser si ce n’est pas assez serré ou si je me suis trompé. Parfois je coupe au ciseau et je reprends le morceau.
Vos dessins sont-ils aussi des pense-bête ? Vous y écrivez dans tous les sens. En effet. Mon papier n’a pas de sens, je travaille dans tous les sens. Quand il me vient une idée, je la note sur l’instant bien qu’elle n’ait rien à voir avec le dessin. J’écris tout ce que je pense, je fais des calculs en prévision des tressages, je note ce que j’entends à la radio.
Pourquoi collez-vous des petits bouts de papier ? Quand je me trompe je ne peux pas effacer le stylo à bille. Parfois je gratte, mais je préfère coller un papier par dessus. C’est comme une gomme.
Pourquoi utilisez-vous le stylo à bille plutôt que le crayon ? Le crayon est trop dur, il marque le papier. Le 2B est trop mou. Comme j’ai été graveur, j’aime le trait incisif et puis j’utilise les couleurs. Y a pas besoin d’aiguiser, y a pas besoin d’encre et on peut travailler n’importe où.
Est-ce que vous faites la page de dessin d’un trait ? Je la reprends plusieurs fois. Je ne dessine que le soir de 20 heures à minuit. C’est comme la suite de mes réflexions de la journée. Ca demande moins de tension que le tressage, c’est un temps de repos. Je ne regarde jamais la télé et le dimanche je ne tresse jamais. Je range, je dessine, je sors.
Qu’est-ce qui prend le plus de temps, le dessin ou l’estampe ? Ce n’est pas moi qui fait l’estampe. Je fais la matrice et le taille-doucier exécute l’empreinte. Il en tire une par demi –heure.
Avant votre accident, votre œuvre était-elle différente ? Oui. Toutes les roues tournent dans le sens des aiguilles d’une montre. Avant elles tournaient dans les deux sens. Je ne peux plus le penser dans ma tête. Mon cerveau droit m’en empêche. Je confonds droite et gauche. Ce que je fais maintenant est beaucoup plus brut. J’ai arrêté l’enseignement, les courses, le téléphone. Je ne fais que tresser.
Est-ce que votre travail reflète votre personnalité ? C’est à vous de voir. Je suis en même temps d’un orgueil et d’une humilité terribles. Pour moi, c’est le travail qui rend heureux. Je vis en travaillant, je suis présent dans mon travail, je ne raconte rien.
Riscle, mai 2005 |