"… un univers de sensations puisées dans l’expérience sensuelle de la nature, révélées par une technique parfaitement maîtrisée." |
L’accueil réservé aux expositions photographiques, le plaisir ressenti au travers du travail réalisé, le respect et l’attention portés aux œuvres, ont amené la galerie Bleue à envisager une exposition de peintures, d’ailleurs réclamée par les élèves et les adultes. Nous avons senti et parié qu’il était possible d’accorder notre confiance aux élèves qui auraient à portée de main des œuvres fragiles qui représentaient une valeur marchande non négligeable ! Séduite par notre projet, Anne Pourny a accepté d’assurer cette première exposition qui a illuminé les cimaises pendant deux mois. C’était la première fois que les enfants et leurs parents côtoyaient d’aussi près des œuvres abstraites. |
Extraits de l'entretien des élèves avec Anne Pourny (mars 1999) |
- pourquoi les jaunes et les bleus dominent-ils dans vos tableaux? Anne Pourny : Ce sont deux couleurs qui me fascinent. Le jaune depuis deux à trois ans ,l e bleu depuis une dizaine d'années, ça correspond certainement à un état psychologique.
- Est-ce que vos tableaux expriment un sentiment? A. P. : Certainement! Un tableau c'est le désir de s'exprimer sur la vie qui nous entoure, sur les expériences que l'on a . Quand on essaie d'être vraiment soi-même on peint ce qu'on vit, ce qu'on ressent, ce qu'on est. C'est la motivation profonde du peintre.
- Est-ce que vous peignez selon vos humeurs? A. P. : Les jours où on est stressé, en colère, cela se voit sur la toile. D'ailleurs, un jour, alors que je peignais avec un couteau à pain (car je ne peins pas qu'avec des pinceaux!) j'ai percé la toile. Non seulement le geste montrait ma colère mais aussi toute la matière était fonction de mon état. Le jour où tout va bien la peinture est différente.
- Pourquoi y- a- t- il des animaux dans la plupart de vos tableaux? A. P. : C'est une question un peu délicate car je n'ai pas peint des animaux.. C'est une peinture abstraite qui pour moi fait plutôt penser au monde végétal, à la nature. Mais ce que vous voyez est-ce vraiment différent? sur le plan de la forme peut-être, mais pas sur le plan de l'expression. Finalement un animal exprime la vie, un combat. Chacun perçoit le monde selon son vécu, selon son expérience et selon ses goûts.. Ce qui est intéressant dans la peinture abstraite c'est qu'elle demande un interprétation personnelle qui d'ailleurs peut évoluer dans le temps. Elle fait appel à l'imaginaire de celui qui regarde. En revanche, une œuvre figurative comme celles du dix septième siècle, impose ce qu'il faut voir: un compotier, avec des fruits, une bouteille, un verre…elle dit tout, elle fait moins appel à l'imaginaire.
- Passez-vous beaucoup de temps sur un tableau? A. P. : Chaque tableau a son histoire. Certains vont très vite dans la réalisation mais ils ont mis beaucoup de temps à prendre vie dans ma tête; il y en a qui ne viennent pas, alors je les mets de côté.
- Pourquoi avoir introduit une trame dans le tableau? A. P. : Ce papier quadrillé est une géométrie rigoureuse à angles droits qui structure le tableau et s'oppose aux lignes souples , aux courbes, aux traces gestuelles. - Comment arrivez-vous à créer des fissures ? A. P. : D'abord il y a des fissures qui sont dues à des déchirures du papier puisque je fais des collages pour obtenir des textures variées; et puis il y a du sable, des enduits, ce qui crée des lignes qui ressemblent effectivement à des fissures.
- quelle impression cela vous fait-il d'exposer dans un collège? A. P. : Ca me fait très plaisir parce que je vois l'intérêt que vous portez à la peinture même si quelques- unes sont peut-être difficiles . Et vous êtes les amateurs d'art de demain, vous aurez l'expérience d'un questionnement sur la peinture. Vous avez une chance fantastique d'être dans un collège où vous pouvez tous les jours passer devant les peintures , les apercevoir selon différentes lumières du jour. Et puis je vois que vous posez des questions très intéressantes , très fines et ça me plaît.
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En raison de l’absence du professeur cette exposition n’a pu être exploitée en arts plastiques, mais les professeurs de français ont trouvé là des pistes abondantes pour l’écriture. | ||
Le combat Noir et jaune se livrent une guerre sans merci, S’affrontent, se battent, se défient ! Le bleu semble jouer un rôle pacificateur Au milieu de cette bataille de couleurs. Le blanc seulement spectateur Se promène de-ci de-là Sans calmer le combat. Le noir est un peu intimidé Par tant de luminosité Qui avance avec une superbe élégance. Cette guerre finira-t-elle un jour Où durera-t-elle toujours ? Marion D et Raphaëlle N 4ème
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Je m’endors sur la plage Bercé par les coquillages Et le mouvement des nuages. L’océan envahit la plage Et le soleil éblouit mon visage. Je me lève calmement, Me dirige lentement, Vers un bateau à voile Qui m’élève jusqu ‘ aux étoiles. Jérémy D et Jonathan N
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Deux mains se tendaient vers moi comme pour me pousser vers cet obscur paysage où je ne pouvais distinguer que quelques formes et lumières blanches et bleues. Je ne reconnaissais pas mes agresseurs mais pourtant ils semblaient vouloir me pousser encore et encore vers un trou béant, un cratère infini d’où jaillissaient des poussières, de la fumée noire, épaisse et suffocante. La chaleur était insupportable. Au loin, l’étendue de la mer paisible et calme paraissait l’unique sortie de secours. Soudain, une main me toucha si fort que je me réveillai en sursaut. Charles Henri C. 3èm
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