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"Étonnant, original, inhabituel, dérangeant..." (les élèves) |
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Lire le texte de présentation de l'artiste (Anto) | Extraits de l'entretien des élèves avec Joachim Van Den Hurk |
Exploitation pédagogique en Arts Plastiques et/ou en Français |
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Exprimer, par une petite installation, son point de vue sur l'adolescence. | |||
Maylis et Vanessa (3ème) ont choisi de partager le personnage en deux parties : |
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Un côté rouge, orange, jaune "Pendant l'adolescence, nous aimons sortir, voir des amis, suivre la mode. Les couleurs gaies sont associées à ces plaisirs. C'est un passage difficile, mais très intéressant où on apprend à se connaître ; on commence à avoir des opinions personnelles sur différents sujets."
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Un côté gris, noir "Car nous voulons montrer que, par moments, et même souvent, l'adolescence a des côtés difficiles à vivre. Nous avons découpé des lettres de magazines pour écrire les mots qui nous semblent significatifs de l'aspect négatif. C'est un e période difficile de confrontation avec les adultes, et surtout avec les parents. Cependant, l'adolescence, ce n'est pas que de mauvaises choses."
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"Nous avons trouvé ce travail très intéressant car nous avons pu voir comment chacun de nous vivait cette période" |
Utiliser une boîte à d'autres fins |
Écrire un texte imaginaire à partir de l'exposition |
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J'ai rencontré un homme qui voulait mourir. Il a réussi et s'est écrasé sur les vitres du collège de Riscle qui donnent sur la cour. Les gens l'aimaient tellement qu'ils ont mis son portrait sur les vitres des voitures, dans les arbres de la jungle et dans les mares. Ils ont photographié son bras et l'ont collé sur des bidons qu'ils ont exposés au collège.
(Mélanie - 6ème)
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"Boîtàchat" |
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Mettre en pot des sentiments ; donner des arguments pour vendre son pot qualités/défauts | ||
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Joachim Van Den Hurk, hollandais, s'installe dans le Gers en 1976. Diplômé des Beaux-Arts, section design en Architecture, il exerce son art dans le paysage, le mobilier de jardin, le mobilier urbain. Dès 1990, il organise des expositions d'art contemporain avec C. Marset. Il réalise entre autre une installation " Roseaux en cage" pour le Parc Naturel régional de la narbonnaise et dernièrement pour la Chambre de Commerce d' Auch.
"Etonnant, original, inhabituel, immense, dérangeant", tels sont les qualificatifs qu'appelle cette 20 ème exposition. "Skin" est une oeuvre "in situ", créée pour le lieu même de la Galerie Bleue. Joachim Van Den Hurk a choisi d'investir le mur de verre du collège en instaurant un dialogue entre cet ensemble architectural et sa recherche actuelle. Depuis une année, il a entrepris d'exploiter l'image de son propre corps à des fins artistiques en la transférant sur des matériaux ou des objets.
Une immense photographie translucide, de 80 mètres carrés, visible depuis la cour du collège mais aussi depuis l'intérieur du bâtiment, est apposée sur la paroi. C'est une fresque contemporaine, inspirée de l'œuvre de Michel-Ange au plafond de la Chapelle Sixtine dont le choix évoque fortement l'essence divine de l'homme. Connue de tous, la pose choisie provoque une vague impression de familiarité en même temps qu'une indécise étrangeté par la démesure des proportions du fragment agrandi.
Le mur de verre est d'abord limite : il sépare le dedans du dehors ; le chaud du froid mais il permet aussi l'échange, le passage, la vie,... comme la peau... qui assure les mêmes fonctions. Elle laisse voir, entrevoir, soupçonner notre origine, notre vécu, nos blessures, notre santé ; affleurer nos émotions : pâleur, rougeur, chair de poule, frisson... Divisée en morceaux réguliers par la menuiserie en aluminium, l'image peut suggérer le morcellement du corps selon les spécialités de la médecine. Jeu de maux, dérision, célébration, chacun dialoguera avec cette image.
Dans les couloirs, plusieurs installations réalisées avec le même matériau de base ne laissent pas indifférent. "L'élément de base retenu est le bidon d'huile d'olive, imprimé avec une partie de mon corps et identifiable par un code barre qui m'avait été attribué lors d'une intervention médicale". Ce "bidon-chair" devient une "matière première" source de maintes ambiguïtés : est-il utile ? Superflu ? Quel contenu pour ce contenant ? Comment, à quoi l'utiliser ?… Véhiculé par camion, stocké sur des palettes, déchargé, déballé, étalé, vendu, le voilà marchandise, nourriture, matériau de construction : mur, cloison ; ou encore élevé au rang d'art comme une sculpture sur un socle ; ou encore objet utilitaire comme valise ou sac à main. La porte est ouverte à tous les possibles et chacun dans sa tête pourra "développer tout un environnement bâti avec cette chair".
Au carrefour de l'architecture, de la photo et de la production industrielle, l'installation de Joachim est une interrogation sur l'image du corps dans notre société. Du mur qui le magnifie et le sacralise en lui conférant l'aura d'une peinture de la Renaissance italienne, il devient une image multiple apposée sur un produit de consommation. Un étonnant raccourci de l'histoire de l'art est là, livré à notre réflexion !
Anto Alquier |
Parallèlement à mes travaux de paysagisme, d’architecture et de design, je fais œuvre de plasticien. Mes travaux dans ce domaine sont le plus souvent in situ. Je me réfère à des courants comme l’arte povera, le minimal art et le Land Art. C’est en grande partie la matière première qui me dicte mon inspiration. Je crée des installations, des sculptures autour ou avec de l’éphémère, eau, vent, végétaux, mais travaille également la permanence avec des matériaux comme le fer, le verre, la résine ou la pierre, exploités pour des réalisations dans des domaines très différents : on a pu voir une seule matière comme le verre utilisée en sculpture, installation ou design. Des évènements dans ma vie m’amènent à me positionner différemment sur le plan professionnel : je décide d’abandonner mon entreprise et de me consacrer entièrement à mon ambition artistique. Avec un travail libre et à profusion. C’est sur la matière que je poursuis mes recherches, voulant provoquer chez le spectateur des possibilités d’appropriation intime de l’œuvre par une matière qui jouerait de l’ambiguïté. Qu’elle permette l’ouverture sur une dimension dont je ne suis plus maître, qui m' échappe et implique le spectateur autrement que le ferait une simple confrontation avec une forme plastique, un espace, une image. Ce sont ma propre peau, ma propre chair qui vont m’inspirer et me permettre, grâce à des techniques numériques, de passer à l’acte. Lors d’une exposition à Barcelone, je propose un travail in situ : mon corps, imprimé sur une image du lieu, flotte dans l’espace. L’œuvre ne peut se voir vraiment que de l’endroit où la prise de vue a été faite et d’où l’effet d’illusion est parfait. Des artistes comme Varini ont, d’une façon différente, exploité ce point de vue. Puis je " m’imprime " sur un cube. L’étrangeté qui se dégage de ce corps, contraint et dématérialisé, est du domaine du surréalisme. Une autre présentation du même cube/corps sur l’eau laisse cette étrangeté intacte tout en lui donnant, par la légèreté et le reflet, une autre dimension. Dans le même démarche, je transfère des images de mon corps sur les vitres d’une voiture, dont le corps semble alors remplir tout l’espace intérieur, ouvrant l’imaginaire. Les projets sont maintenant multiples qui me permettront de " peaufiner " ce geste : confronter mon corps du gigantisme au minuscule, des conteneurs maritimes à la voiture Smart, des pelles mécaniques déconstructives aux bidons d’huile d’olive servant de jeu de construction. Quand Alain Alquier me propose d’intervenir dans la Galerie Bleue du Collège Val d ‘Adour à Riscle (Gers), j'ai tout de suite retenu l’architecture du lieu avec sa grande baie vitrée donnant sur la cour. Je veux appliquer ma démarche à ce support énorme d’environ 100 m² et je pense continuer ce travail à l’intérieur de la galerie avec dérives et déclinaisons. Auch, le 4 juillet 2004 Joachim Van Den Hurk |