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"J’aime beaucoup les sculptures de C.Giraud à cause de leurs graphismes originaux, de leurs formes peu communes et de la façon dont est traitée la couleur. Sa présence a permis de nous montrer les étapes d’une sculpture, nous apprendre du vocabulaire et le nom des outils avec lesquels elle travaille"

Eléonore C.


Lire la présentation de l'exposition (Anto Alquier)

Extraits de l'entretien des élèves avec Christiane Giraud

Réactions des élèves à l'exposition

Exploitation pédagogique en arts plastiques

Exploitation pédagogique : en français    en Espagnol       


Exploitation pédagogique en Arts Plastiques 

Lire les consignes de travail pour chaque niveau de classe

         

           

Peinture,

Teinture,

Couture,

Points de suture.

Sa matière se taille,

Se travaille.

Revenue d’un cataclysme

C’est une page de graphismes :

Entailles, lignes, trous, brûlures.

Ils sont égaux

Ces trois reliefs muraux

Un seul n’aurait pu

Tout porter,

Alors ils sont de un à trois numérotés.

Ils ont la couleur

De la douleur :

Noir, rouge et brûlé.

Mélanie 5e B

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Exploitation pédagogique en Français

Entrez dans une sculpture, imaginez sa vie …

(Classe de 3ème B)

Écrire un calligramme qui évoque l’une des œuvres

(Classe de 6ème B)

La plante verte

 

Je suis née dans une forêt de Christiane Giraud. C’est une forêt où sont rassemblées plusieurs sortes d’arbres : moi, par exemple, je suis un tulipier et mon voisin un chêne.

Tout ce bois sert à la fabrication des œuvres.

Le jour est enfin venu pour moi de quitter mes amis car je sens une tronçonneuse qui me fait perdre racine. Je pars rejoindre l’atelier : c’est une longue et très belle aventure qui commence.

Je sens le métal frais du ciseau et de la gouge entrer dans mon écorce. Peu à peu, je commence à prendre une belle forme.

C’est une nouvelle vie qui débute. J’ai maintenant droit à de nouveaux contrastes pour habiller mon bois. Après deux mois de préparation, je vois apparaître ma forme définitive. Devenue sculpture, j’ai maintenant ma place dans une exposition : je vais faire mon premier déplacement dans le collège de Riscle où je vais être observée par de gentils élèves !

Queille Nogé


Au Moyen Age et à notre époque…

(Classe de 5ème A)

Le vieux cèdre II

Au Moyen Age, je servais de bélier, on me prenait par les bois que j’ai sur le ventre. J’ai défoncé au moins une centaine de portes : la plupart des gens me tiraient des flèches et comme je suis de bois, les blessures sont restées. Ensuite, quand la guerre a été finie, je suis parti à la maison de retraite pour vieux béliers, où l’on m’a soigné, poncé, lustré et verni.

 

Aujourd’hui, je sers de porte javelots pendant les vacances pour me détendre. On enlève mes bouts de bois et on les remplace par des javelots. Pendant les périodes scolaires, je sers d’œuvre d’art ; je voyage de galeries en galeries et je vaux très cher (peut – être même que je vais voyager de maison en maison). Pour l’instant, ma propriétaire est très gentille avec moi, elle me soigne bien et me repasse des couches de peinture pratiquement tous les mois, et je suis tellement précieux qu’il est interdit de me toucher !

 Jérémie et Gaëtan 

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Exploitation pédagogique en Espagnol

Quelques réflexions en espagnol des élèves de 4ème

(3e année d’espagnol)

 

Ver a la escultora :

 

Da ganas de hacer algun trabajo con las manos. 

Ganas de esculpir.

Nos interesa ver la evolucion del comienzo hasta la escultura final.

Al comienzo el trabajo parecia el de un lenador.

Poquito a poco van apareciendo las formas y reconocemos la accion de un escultor.

Es como si el artista liberara un secreto de la materia.

Parece que emerge el alma de la materia.

Le da vida. Da a luz a otra vida : una obra de arte emerge.

El artista es capaz de percibir, detras de la materia, el secreto de la forma.

 

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Présentation de l'exposition, par Anto Alquier

 

Christiane Giraud vit et travaille dans le Pays Basque. Son atelier se trouve à Ustaritz près de Bayonne.

Formée à l’école supérieure des Beaux-Arts de Bayonne, elle réalise depuis 1984 de très nombreuses expositions personnelles, et participe à des salons et à des symposiums internationaux de sculpture jusqu’en Australie.

Quand on entre, c’est d’abord la senteur du bois qui surprend. Un parfum de forêt, plus particulièrement celle d’un cèdre du Liban originaire du Gers ! L’atelier largement ouvert sur la prairie est clair, lumineux, ordonné. A gauche, sous le palan, une pièce est en cours d’exécution sur le sol jonché d’éclats de bois.; contre le mur la réserve de madriers. A droite, rangées, alignées, dressées, celles qui sont terminées montent la garde. Alors que d’autres, enveloppées d’un drap sont en attente d’un voyage vers une galerie ou un musée. L’atmosphère est calme, paisible, seulement troublée par les poules chinoises qui viennent caqueter sur le seuil.

C’est dans cet univers que Christiane Giraud abat sa besogne. Ses bois sont ceux d’ici, des bois durs comme le châtaigner, l’acacia, le chêne ou le platane. A la tronçonneuse elle entame les billots qu’elle achève à la scie, au ciseau et à la gouge. Ses pièces longilignes et sinueuses s’étirent en hauteur, à l’image d’un corps dont il ne reste que le souvenir d’une silhouette en mouvement. Pas de tête, pas de membres. La figure s’efface au profit d’une forme massive de peu d’épaisseur, travaillée en courbes douces . Un graphisme linéaire en opposition au fil du bois anime la surface brûlée ou patinée par un contraste clair-obscur qui révèle la couleur du matériau. Parfois, des lignes colorées accentuent les rondeurs, les proéminences ou les creux. La chair du bois est travaillée comme une peau, assouplie en surface comme si des doigts sensibles l’avaient pétrie d’une pression plus ou moins forte, ou alors scarifiée pour lui imposer une souffrance.

Jeux de lignes, jeux de formes, jeux de matières, les préoccupations plastiques de Christiane Giraud s’affirment également dans des reliefs muraux qui s ‘apparentent à des tableaux de peintre. La ligne, la surface, le clair et l’obscur, le plein et le vide s’y confrontent en graphismes épurés qui tendent vers le signe et créent un espace sensible, chargé d’une force tranquille et de poésie.

Anto Alquier

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Extraits de l'entretien des élèves avec Christiane Giraud

 

Christiane Giraud travaille avec des bois régionaux qu’elle va chercher à la scierie. Elle exclut complètement le pin, le sapin et le peuplier car ce sont des bois très mous ; comme ils poussent vite ils n’ont pas le temps de serrer leurs fibres.

Elle travaille une idée dans sa tête puis quand elle est bien précise elle la réalise en terre en petit format. Puis après en taille directe sur le tronc d’arbre. Elle n’abandonne jamais une sculpture en cours d’exécution car son projet est le fruit d’une longue réflexion. Il peut y avoir insatisfaction, mais jamais abandon.

 

Ne travaillez-vous que le bois ?

Je travaille aussi la pierre mais je la réserve aux commandes car je la travaille sur le lieu même où la sculpture sera installée. Il m’arrive souvent de travailler à l’extérieur de l’atelier, devant le public,par exemple quand je suis invitée dans un symposium. Mon atelier est transportable. Si j’ai une pierre et des outils, n’importe quel lieu devient mon atelier.. Mon matériau de prédilection est quand même le bois.

Depuis quand sculptez-vous ?

Depuis environ une vingtaine d’années.

Est-ce que ce n’est pas un métier plutôt masculin ?

Pourquoi ce serait masculin ? Ce n’est pas un travail de force

Est-ce que la pierre est plus difficile à travailler que le bois ?

Ce n’est pas la même technique. Le bois est plus souple mis il est plus difficile qu’une pierre tendre à cause du fil. Pour un débutant, le bois est plus difficile.

Quelle différence faites-vous entre les bas-reliefs et les rondes-bosses ?

Tous les bas-reliefs sont des planches assemblées. Dans les rondes-bosses je ne rajoute aucun morceau. A contraire je pars d’un tronc entier dans lequel je vais éliminer de la matière pour faire émerger la forme , tandis que dans les reliefs, pour arriver à la forme, j’ajoute, j’assemble. Pour les uns, je pars de rien, pour les autres je pars d’un tout. C’est la démarche inverse.

Les bas-reliefs me permettent de traiter des petites dimensions, ce qui ,ne me convient pas dans la taille directe. Un bas-relief c’est comme un tableau en relief, donc un seul point de vue est possible, alors que la ronde-bosse admet tous les points de vue puisque l’on peut tourner autour.

Quelle est la signification du graphisme dans la sculpture " plante verte " ?

Le titre donne une indication. J’ai voulu faire une sculpture végétale. C’est la plante qui m’intéressait, je lui ai donné une forme humaine. C’est l’association de deux choses qui s’emmêlent pour symboliser la femme plante. Alors j’ai fait un graphisme qui matérialise la plante.

Est-ce que le tulipier est un bois facile ?

C’est un bois très tendre qui se taille très facilement.

Est-ce que vous utilisez le charme ?

Non parce qu’il n’y en a pas au Pays Basque.

Quel est le bois le plus facile ?

Ce n’est pas le terme qui convient. En sculpture on parle de bois doux à travailler. Le tilleul est à la fois serré et tendre, en revanche, le pin est très tendre mais il n’est pas agréable à tailler car sa fibre est lâche. Mais avec de bons outils, tous les bois se travaillent .

Pourquoi n’utilisez-vous que des couleurs sombres ?

Je n’utilise jamais le marron. Si je mets de la couleur ce n’est pas pour faire joli, c’est pour renforcer mon idée. Elle intervient toujours comme un élément important, donc son choix est important. Je fais une différence entre bois teinté et bois brûlé. Le premier est d’une couleur plus uniforme, tandis que l’autre vibre beaucoup plus.

Pourquoi posez-vous certaines sculptures sur socle ?

Quand je choisis de les mettre sur socle, j’étudie sa hauteur. Certaines n’en ont pas besoin selon le lieu où elles sont placées.

Pourquoi sur cette sculpture avez-vous peint une ligne pointillée ?

C’est une ligne qui ne représente pas, ce n’est pas une route. C’est une nécessité plastique Dans ce bout de bois que j’avais mis de côté, j ‘y ai vu un portrait,une tête en creux, traversée par trois chevilles rouges. C’est un portrait tragique. J’ai eu envie de le par prolonger par cette ligne pointillée qui vient accentuer la médiane.

Tu sembles éprouver la nécessité de marquer la verticale . Pour moi, la verticalité c’est l’homme debout, tandis que l’horizontalité, c’est l’homme couché, la mort. On retrouve donc cette dualité dans toutes tes sculptures.

Je le constate mais je n’ai pas analysé. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai compris que je ressentais la sculpture comme un axe que j’ai en moi, un axe qui m’équilibre. C’est ma colonne vertébrale.

Même tes graphismes ! Ils sont linéaires, ils s’opposent au fil du bois.

Je n’avais pas perçu l’horizontalité mais on me l’a fait remarquer. J’ai donc mi dans la sculpture ce que je voulais et des choses qui m’échappent. C’est bien la preuve qu’il est nécessaire qu’il y ait d’autres regards.

Pourquoi avez-vous voulu mettre de la souffrance dans ces trois bas-reliefs ?

Souvent des thèmes reviennent et dans de nombreuses pièces il y avait le bois blessé. Ici, il m’a semblé évident que le titre était inutile. Les chiffres I ,II ,III ont leur importance, surtout la manière dont ils sont écrits. Ils ressemblent à ceux d’une bête tatouée, ou d’une caisse d’emballage. Chaque chose doit renforcer l’idée, c’est comme une marque au fer rouge.

Pourquoi avez-vous placé cette sculpture dans un cadre métallique ?

Chaque chose a un sens. Ces morceaux de cèdre qui provienne t du Gers que je n’ai pas choisi en fonction d’une idée, mais qui m’ont été donnés, j’en ai enlevé tout le cœur qui était pourri. Ils avaient déjà une forme intéressante. J’ai voulu les situer dans l’espace en jouant sur l’opposition courbe/droite.

Mais pourquoi avez-vous ajouté des bâtons blancs ?

Soit je laissais les deux pièces telles quelles et alors elles n’étaient pas une sculpture, soit j’en faisais quelque chose.. A partir du moment où je choisis dans quel sens la présenter dans l’espace, j’oblige à la regarder d’une certaine façon. Tout n’est qu’une question de choix quand on fait quelque chose et ce sont les choix qui sont révélateurs.

…Mais parfois c’est le regard des autres qui révèle à l’artiste des choses auxquelles il n’avait pas pensé…

Combien de temps faut-il pour réaliser une sculpture ?

Je ne peux pas répondre à cette question, car il faudrait que je compte à partir du moment où j’ai l’idée. Alors j’y pense tout le temps, même en dormant. Mon inconscient travaille. Je ne suis pas un artisan qui exécute une table Il en a déjà fait dix, cent, il sait quand il commence et il sait quand elle sera finie. Le temps est l’un de mes outils, j’ai besoin de tout mon temps ; mon temps, c’est ma vie

Pour vous, vos sculptures sont elles figuratives ou abstraites ?

Elles sont plutôt figuratives. On retrouve souvent la figure humaine même si je ne veux pas la représenter. Mon but n’est pas la représentation de l’être humain, mais la figure humaine est un support de mes idées. Même quand mes sculptures paraissent abstraites elles ne le sont pas pour moi, elles restent proches d’une certaine réalité organique.. Dans ce tronc apparaît une sorte de silhouette. L’être humain est présent sans y être. Mon intention n’est pas d’être proche de la réalité mais plutôt de l’arbre. L’un ne domine pas l’autre. Ce sont des sensations auxquelles je fais prendre corps parce que je les ai vécues à travers mon corps.

 

A Riscle en février 2006

 

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Exposition de Christiane Giraud : réaction des élèves

" J’aime beaucoup les sculptures de C.Giraud à cause de leurs graphismes originaux, de leurs formes peu communes pour certaines et de la façon dont est traitée la couleur. Sa présence a permis de nous montrer les étapes d’une sculpture, nous apprendre du vocabulaire et le nom des outils avec lesquels elle travaille. Cette exposition est plus originale que les autres et on se sent plus proche de l’artiste. "

Eléonore C.

 

" J’ai trouvé fascinant de voir travailler un sculpteur. D’habitude les gens ne voient que l’œuvre finie, mais nous au collège de Riscle on a eu la chance de voir une œuvre d’art qui se construit du début à la fin. Ce qui était bien c’est que Christiane nous détaillait ce qu ‘elle faisait pour ne pas qu’on se perde dans l’évolution de l’œuvre "

Maxime M

 

" J’aime beaucoup la manière dont l’artiste joue avec les contrastes, formes épurées, planches rectangulaires ; couleurs joyeuses et douces, couleurs sombres et agressives ; petits graphismes, courbes, trous et scarifications. Certains me rappellent l’Afrique. Elle nous fait voyager grâce à ses œuvres. "

Laura B.

 

" Cette exposition m’a plu car elle présente des œuvres entre abstraction et figuration. J’ai aimé " nuage rouge " pour ses formes douces et " la plante verte " car elle semble figurative. Ce qui est hors du commun c’est qu’elle ne sculpte pas le visage, ça me donne l’impression qu’elle ne veut pas que l’on connaisse l’identité de cette sculpture. "

Delphine S.

 

" Cette exposition mêle forme et couleur, sculpture et peinture. Chacun y trouve son compte. "

Aurélien B.

 

" C.Giraud nous laisse la liberté d’imaginer ce que l’on veut dans toutes ses œuvres ; dans la suite " 1,2,3 " elle y exprime très bien la douleur. "

Karine C.

 

" Les sculptures, a première vue sont de banals objets. Mais quand on regarde bien, elles cachent des choses car elles sont entre figuration et abstraction. Certaines évoquent la douleur, d’autres l’amour….Le travail de la sculpture me plaît mais je ne ferais pas ce métier ! "

François M.

 

" ..on a pu lui poser des questions tous les jours, voir son œuvre progresser, nous donner envie. Ca me plairait de faire comme elle. "

Marc C

" ….on associe ses explications orales à la vue. Je la trouve très intéressante et j’adore l’écouter parler. Elle sait parler et expliquer son travail. On voit qu’elle aime ce qu’elle fait. "

Marine T.

" J’ai bien aimé cette exposition, très belle, très raffinée. On sent que l’artiste a pris du temps pour faire ses œuvres. Mais il y a trois œuvres que je n’ai pas aimées, celles où il y a des barbelés qui me font penser à la mort. "

Marie T.

 

" Je trouve que c’est mieux de voir de nos propres yeux l’évolution d’une sculpture plutôt que de voir le résultat. L’inconvénient c’est qu’il faisait froid dehors. Sous le préau on a le temps de choisir nos questions et de réfléchir avant de les poser. On peut parler et discuter avec l’artiste, elle prend le temps de nous expliquer et de nous répondrez convenablement "

Elisa V.

 

" …son travail est assez minutieux, il faut le temps de penser comment faire… "

Cyril A.

" Je trouve ça extraordinaire de partir d’un tronc, qui après quelques mois devient une œuvre belle et raffinée "

Romain A.

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