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" Ciel, la terre ! "

... on  lit les photos de Marc Heller avec un certain émerveillement car elles nous révèlent la terre comme nous ne la connaissons pas, la terre comme un tableau abstrait !...

http://www.marc.heller.free.fr/


Lire la présentation de l'exposition (Anto Alquier)

Exploitation pédagogique en arts plastiques

Exploitation pédagogique  en français   

Extraits de l'entretien avec les élèves


        

Exploitation pédagogique en Arts Plastiques

  

En 6ème

En s’appuyant sur des croquis réalisés à partir des photographies de Marc Heller, les élèves devaient fabriquer un bas-relief. L’occasion pour eux de découvrir la variété de textures possible en travaillant un seul et même matériau.


                      

En 5ème

Les élèves ont imaginé la carte représentant une cité interdite et ses environs, nous apportant le maximum d’informations. Les vues en plongée, contre-plongée, de face permettent de nous renseigner bien plus qu’imiter la réalité.


En 4ème :Camoufler ne signifie pas effacer totalement. Les élèves ont dû réfléchir aux moyens plastiques pour dissimuler l’empreinte en relief de l’objet de leur choix. Répéter un même motif, rechercher d’autres reliefs, des équivalences de formes, leur ont permis d’intégrer le réel à l’espace représenté.
                           

En 3èmeDu réalisme au virtuel... Les élèves ont recherché grâce aux techniques de l’infographie les moyens d’introduire de la manière la plus simple et efficace un élément permettant de basculer de la photographie de reportage à une représentation virtuelle tout en conservant sa dimension à priori réaliste.

               

Exploitation pédagogique en Français

Décrivez une photographie de votre choix : du point de vue de Marc Heller, en plongée et de votre point de vue en imaginant que vous êtes sur le lieu photographié.(4ème)

En plongée, des ombres irrégulières et verticales se détachent d’un paysage. Chacune d’elles forme en arrivant un arc de cercle lointain : les traces laissées par la machine. Ressemblant à une courbe, celles-ci se rencontrent en s’affrontant l’une à l’autre : le contraste de la luminosité s’oppose à la pénombre. Les sillons infinis donnent de l’équilibre à cette œuvre symétrique, tel le yin et le yang brutalisant la clarté et l’obscurité, trouant ainsi les ténèbres par un rayon de lumière si flamboyant.

A l’entrée de ce champ semi labouré, à travers le blé pas encore récolté, une légère courbe mouvementée devient visible. A vue d’œil, celle-ci semble épouser le contraste qu’elle occulte derrière elle. Un contraste répétitif, lumineux et extensible. Restreint de couleur chaude, ce lieu désertique se dévoile comme un endroit poétique. Laissant filtrer la lumière à travers ce crépuscule, ce contre-jour demeure indécis.(V. Elisa & R. Pauline)

 

 

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Inspirations des élèves de l’école primaire de Castelnau-Rivière-Basse (CE1 - CE2)  (document PDF)

 

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Présentation de l'exposition, par Anto Alquier

Marc Heller, né en 1946, est photographe au Ministère de la Culture pour le Service régional de l’Inventaire Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Chevalier des Arts et Lettres ;

Pilote d’avion

Maître de stage de photographie aérienne

Intervenant en milieu scolaire pour les classes patrimoine et classes de découverte.

Intervenant universitaire.

Il expose régulièrement depuis 1970.

 

 

 

Les photos de Marc Heller surprennent tout de suite parce qu’au premier regard on ne reconnaît pas le sujet. Désemparé, on cherche des indices, on met en relation les formes et les couleurs, les surfaces et les graphismes, puis, le titre de l’exposition aidant : " Ciel, la terre ! " on les lit avec un certain émerveillement car elles nous révèlent la terre comme nous ne la connaissons pas, la terre comme un tableau abstrait !

Humble arpenteur de la surface, le paysage s’offre à nous dans ses trois dimensions. On reconnaît le haut, le bas, le proche, le lointain, cernés par un horizon qui joue le rôle de limite et nous donne l’illusion de la profondeur. Marc Heller, lui, ne se satisfait pas de cette vision banale de bipède à la vue courte. Il quitte le sol, et suspendu dans les airs, la terre se métamorphose en un tableau de maître où formes et couleurs dialoguent avec la lumière en perdant toute référence au réel. La hauteur anéantit la profondeur, l’horizon disparaît, la lumière écrase les volumes et les rabat sur la surface. La terre devient une étendue qui se déroule comme une toile de peintre. Voilà donc que l’abstrait se niche dans du pur figuratif ! Voilà donc l’abstraction comme un point de vue singulier de la réalité ! Du coup, le " ça ne représente rien " perd toute validité, le " sujet " de la photo est bien là et on peut suspendre pour un temps ce désir impérieux de      " reconnaître " des choses. On peut se laisser aller à regarder les images pour leur richesse plastique et leur dimension poétique. Au lieu de voir des les marais salants de Camargue, on s’attarde sur les aplats géométriques de bruns chauds qui se déclinent de l’orangé à la terre de sienne en passant par des rouges vineux ; au lieu de voir les amoncellements de sel on remarque des cônes du gris au blanc laiteux que soulignent des cercles concentriques ; les alignements d’arbres au bord d’une route toute droite, deviennent des bourrelets effrangés dans les nuances de verts ; on oublie les traces d’un labour dans un graphisme patient, régulier et ordonné ; on imagine l’eau par la transparence des couleurs qui s’effilochent et se diluent dans des masses plus compactes de matières . On est dans la magie du rêve .

Les images de Marc Heller où le dur, le mou, le lisse et le rugueux, l’immobile et le mouvementé, l’ombre et la lumière se mêlent , s’affrontent et s’épousent, nourrissent la vision poétique d’une terre désertée par l’homme mais magnifiée par son travail. Pas de présence humaine, mais des signes déchiffrables de son action qui rendent notre terre belle et précieuse comme une œuvre d’art. 

L’œil sélectif de Marc Heller choisit, enferme dans un cadre des portions de réel ; il n’invente rien, tout est là, à ses pieds, mais sa manière de saisir le monde en fait un homme singulier qui avive notre sensibilité et élève notre pensée. Chaque artiste, en effet, quel que soit le mode opératoire qu’il choisit, fait œuvre d’éducation car il enrichit notre perception du monde .

Anto Alquier

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Extraits de l'entretien avec les élèves (Compte - rendu de Laude)

 

 

Comment et dans quelle situation avez-vous débuté votre carrière?

J’ai eu un appareil photo à 11 ans. Je créais des situations avec des playmobils (accidents,…) pour les photographier. J’immortalisais aussi mes souvenirs, des évènements de la vie quotidienne. La photographie est devenue mon métier et j’y prends du plaisir. J’ai longtemps travaillé pour le ministère de la culture en photographiant le patrimoine ancien.

 

Faites-vous de la photographie numérique ou argentique ?

Elles sont majoritairement argentiques, car la qualité est meilleure, pour des photographies professionnelles. Mais dans deux ou trois ans, ce ne sera plus que des photographies numériques, car cette technique se sera perfectionnée d’ici là.

 

Est-ce vous qui développez vos photographies ? Si oui, comment?

Lorsque je faisais des photographies en noir et blanc, je développais moi-même mes photographies en chambre noire. Maintenant, je les amène à un laboratoire avec joie et soulagement car je ne sais pas développer les photographies couleurs.

Lorsque je fais des photographies numériques, je visionne sur l’ordinateur, puis les imprime sur papier.

 

Qu’est-ce qui vous intéresse dans la photographie ?

C’est savoir cadrer et délimiter dans l’espace un lieu bien défini en trois dimensions et le transformer en photographie qui n’a plus que deux dimensions.

 

Vos photographies nous font penser à des peintures abstraites. Est-ce volontaire ?

Je ne recherche pas l’abstraction en n’intellectualisant pas le cadrage. Je recherche des sujets esthétiquement beaux. Je ne suis pas un peinture mais un photographe.

 

Quelle importance le cadrage a-t-il pour vous ?

C’est la plus grande partie du travail. Je mets beaucoup de temps à trouver le bon cadrage, car je ne recadre jamais mes photographies.

 

Avez-vous une idée précise de ce que vous voulez photographier avant les prises de vue ?

Jamais avant les prises de vues. Lorsque je repère un paysage qui me plait, j’attends parfois la saison où il y aura les meilleures couleurs et autres détails. Par exemple, dans les marais salants, pour que l’eau soit pourpre, il faut attendre août/septembre, que les crevettes se développent.

 

Nous avons remarqué qu’il s’agissait d’une série représentant des marais salants, avez-vous fait d’autres séries ? Si oui, lesquelles ?

En effet j’ai fait de nombreuses séries de marais salants de Camargue, mais j’ai également photographié le volcan de la Fournaise à la Réunion, la montagne St Victoire brûlée, le Japon,… Les marais salants restent une source d’inspiration énorme.

 

Il semblerait que les verticales et les horizontales occupent l’espace de vos photographies bien plus souvent que les courbes. Est-ce volontaire ?

En effet, bien plus souvent que les courbes, mais ce n’est pas volontaire. Mes premières photographies étaient géométriques mais petit à petit les courbes sont de plus en plus présentes.

 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir photographe ?

Apprendre, avoir une culture, aller voir des expositions d’autres photographes, faire des séries, se forcer à jeter les trois quarts des photographies de voyages, savoir habituer son regard. Pour résumer, apprendre, être curieux, savoir faire un cadrage, faire des sélections.

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