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Nocturne musicale | Exploitation pédagogique de l'exposition |
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Daniel Bambagioni vit et travaille dans son atelier à Henrichemont dans le Cher. Il pratique la peinture depuis son plus jeune âge. Après des études aux Beaux –Arts il mène de pair la peinture et son travail dans un cabinet d’architecte pour lequel il fait des relevés de monuments historiques.Il expose régulièrement en France de oeuvres de très grands formats dans des lieux patrimoniaux. Son nom chante l’Italie. Bambagioni est enfant d’émigré italien, de père florentin. Il est né en France, juste au sortir de la guerre. Les vacances passées chez sa tante en Toscane l’ont trempé dans le bain de ses origines. Contrairement aux jeunes de son âge, c’est dans les églises et les musées de Florence qu’il aimait passer du temps et savourer la « grande peinture ». Les oeuvres de Piero della Francesca, l’ont durablement marqué, celles où deux scènes différentes, situées dans des lieux différents se côtoient et forment cependant un unique tableau. C’est ce principe qu’il applique dans la plupart des oeuvres présentées ici, intitulées « Adiacente » (adjacente). « Longtemps j’ai cherché des équivalences, une transposition dans un langage simplifié et actuel, aux peintures italiennes de la Renaissance ». D’autres se présentent seules et répondent à son goût de la sobriété comme à celui du décoratif. Bambagioni aime les écarts, les oppositions , les complémentarités qui s’apparentent aux deux faces d’une même médaille. Si l’artiste se confronte à la « grande peinture », c’est avec des moyens techniques actuels. Il peint sur un papier épais qu’il maroufle ensuite sur toile de lin. Il utilise la peinture industrielle et ne s’ interdit aucune couleur. Sa palette est riche, les tons éclatants et nuancés. La partie gauche de la série « Adiacente » est purement abstraite, presque monochrome, traversée par une géométrie délicate qui partage la surface en larges plages horizontales. Sans doute son travail auprès d’architectes n’est-il pas étranger à ce goût de la ligne et de la construction. La couleur envahit la surface, épargne de fines bandes sur les côtés, grignote les lisières. Des lacunes ou des ajouts agissent comme des trouées de lumière. Travaillée en couches successives, jouant sur opacité, transparence et affleurements, la matière est un glacis vivant brossé avec application. Le geste est volontaire et doux, immergé dans la fluidité de la peinture qui suit les caresses de la main sur le papier. La couleur majestueuse, lumineuse, dans des bleus tendres, des rouges éclatants, des violets assourdis ou des gris délavés, est un espace de calme et de silence. C’est le monde intérieur, intime, ce qui protège, ce que chacun construit pour soi-même, dont l’architecture sensible et incertaine laisse des possibilités de fuite vers l’extérieur . A droite, l’oeuvre est purement figurative, d’une figuration toute simple : « je peins beaucoup de fleurs, toujours la même, stylisée, répétée obstinément de mille façons, de mille couleurs, pour figurer des jardins de l’esprit et du coeur ». Ce motif, répété au pochoir, «se développe par vagues successives avec sensualité et une densité soutenue ... ». Il la nomme « ostinato » en référence à la musique. La matière est épaisse, la répétition obsédante, la forme envahissante. La tige ornée de trois feuilles, en positions variées, induit un mouvement, un rythme lancinant . C’est un espace frontal, habité, vivant, le monde du dehors, celui que chacun subit, ou accepte. La réunion de ces deux espaces produit un choc à la fois visuel et émotionnel. On est à la fois désemparé et séduit par la confrontation de ces deux espaces. Comment se fait le passage ? « Ce sont des lieux qui n’appartiennent pas au même espace. Ils ne sont pas continus mais contigus. Ce sont des séquences juxtaposées, distinctes, reliées par une logique émotionnelle, qui forment une unité mentale...La brèche séparatrice des deux peintures a le rôle de seuil...Elle est le lieu du dialogue, du passage trouble qui définit dans l’inconscient la liaison, le rapprochement des deux tableaux mis en résonnance » La peinture de Bambagioni est indissolublement liée à la musique. « La musique est pour moi un modèle. Elle est indicatrice de cheminement, génératrice de construction, d’organisation d’espace, de développement de suites et de consciences...La musique post-minimaliste, dans ses structures, ses pulsions et ses pulsations, dans ses répétitions et obsessions, ses accords et ses dissonances, est une sorte d’équivalence. » La recherche de l’équilibre traverse les oeuvres de Daniel Bambagioni, équilibre fragile et incertain entre des mondes qu i s’opposent et se complètent, que la raison et la sensibilité assemblent dans un dialogue intime pour apaiser les tensions et combler le manque afin de parvenir à l’unité. Anto Alquier Les citations sont tirées des « conversations » de l’artiste avec lui-même.
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Exploitation pédagogique de l'exposition
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Travaux d'élèves
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