Site de l'artiste : www.helgastubernicolas.com
Vue partielle de l'exposition | brisures de mines de crayons sur papier 14x10cm 2004 | |
Lire la présentation de l'exposition par Anto Alquier Lire l' entretien de l'artiste avec les élèves Exploitation pédagogique (PDF) :
En PDF :
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brisures de mines de crayons sur papier 14x10cm 2004 | ||
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Vous inspirez-vous de la réalité pour créer vos œuvres ? Oui, mais je la transforme en
abstraction. Je passe mon temps à regarder, par exemple, je
regarde la couleur d’un mur et cela m’inspire pour une prochaine œuvre. N’est-ce pas lassant de travailler toujours sur le même matériau ? C’est lassant quand on n'a
plus d’idées, lorsque cela arrive, je change de technique, je fais de
la photographie ou autre chose comme tailler des crayons ou faire
des encadrements ! Ce qui est exposé au collège de Riscle représente
une partie de ce que je crée. Je n’ai pas fait le tour du
crayon de couleur comme matériau, il y a encore beaucoup d'autres
possibilités non exploitées et actuellement, je me lance dans des œuvres
en trois dimensions comme par exemple des installations et des
suspensions. Quelle est votre notion du temps quand vous créez vos œuvres ? Dans la vie, je cours beaucoup
et je suis très impatiente ! Créer est une sorte de thérapie pour
moi. Lorsque je travaille, il me faut beaucoup de temps et beaucoup de
patience. J'aime cette mode du manger lentement, le «slow food» et
pour les arts plastiques le «slow design» car je pense qu'à notre époque,
les gens font tout trop vite. Pour moi, le temps est une notion
essentielle. Pour vous, vos œuvres appartiennent-elles à un mouvement de peinture ? Je suis catégorisée comme étant minimaliste. Mais je n’aime que l'on mette une étiquette sur mon travail. Je laisse aux autres le choix de me classer dans un mouvement lorsqu'ils en ont envie ! Cependant, je me sens assez
proche du mouvement Color field et du peintre Rothko, les couleurs de
l’exposition y font d'ailleurs référence. Je me sens mieux dans les
couleurs vives que dans le noir et blanc car je trouve que c’est plus
facile pour faire passer mes émotions. J’aime être très disciplinée
! Tous les matins à neuf heures, je suis dans mon atelier toute
seule. Je ne peux travailler qu’avec la lumière du jour. Évidemment,
je trouve mon atelier trop petit ! C’est un garage dans mon jardin que
j’ai aménagé. Je me sens bien dans ce lieu car il est en dehors de
la maison tout en étant très proche. Les deux sphères me font penser à la terre et j’ai collé les copeaux en spirales pour créer un mouvement, comme des tourbillons et j’aime ce graphisme. L’intérieur des sphères est en polystyrène. Avant de coller les copeaux, je les peins. Pour la sphère et les volutes, j’ai utilisé des crayons de très haute gamme venant du Japon. Ils sont en bois de cèdre qui est d'une grande souplesse .
Non, j’utilise le taille
crayon le plus simple, celui que vous utilisez en classe ! Par contre il
me faut énormément de lames ! Pour avoir des bords très précis,
je fixe tout autour un scotch. Je l'achète dans les magasins spécialisés.
Je peux le retirer sans qu’il arrache le papier. Sauf sur l’œuvre
(N° 28 ) ou la peinture a débordé malgré le scotch. Je me suis
servie de cet accident pour cette œuvre et ensuite pour d'autres œuvres,
je l’ai fait exprès ! En quoi certaines expositions vous ont-elles inspirées? Visiter des expositions me
donne de l’énergie et l’envie de travailler. Je regarde les cadres,
les couleurs et cela me donne des idées, de l’inspiration. J’aime
le plaisir de regarder le travail des autres artistes! Je trouve les copeaux très difficiles à manipuler. Comment vous y prenez-vous? J’ai plusieurs outils dont le
plus précieux est la pince à épiler. J’en ai de plusieurs
sortes et de plusieurs grandeurs. J’ai remarqué que votre signature était très discrète. Pouvez-vous nous en donner la raison ? Je le fais exprès ! C’est un
acte militant ! J’ai horreur qu’un artiste soit plus important que
son œuvre. Je n’aime pas le culte de la personnalité. |