Album photographies | |
Nocturne musicale | Exploitation pédagogique de l'exposition |
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Vue partielle de l'exposition |
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Christian Karoutzos, d’origine grecque est arrivé en france à l ‘âge de dix ans. Très tôt, passionné par le dessin, la sculptur, la peinture, il a étudié aux Beaux-Arts à Paris, s’en est échappé en 68. D’une vie parisienne faite de boulots alimentaires, il a décidé de s’installer en province et d’y créer sa propre entreprise de Restauration et Conservation du patrimoine(Art et Bâtiment). Il a choisi l’Auvergne. Bien lui en a pris. Il prouve que l’on peut réussir ailleurs qu’à Paris. Sollicité dans toute la France, il partage sa vie entre son entreprise et sa vie personnelle faite d’écriture et de peinture. Il a créé sa propre maison d’édition pour défendre les artistes qu’il aime. Il vit et travaille à Issoire. Est-ce cet aspect suranné qui attire immédiatement le regard ? ou la limpidité de la toile qui se caractérise par des tons rabattus , des surfaces étales et une géométrie affirmée. D’entrée, s’impose la présence du passé avant même d’avoir reconnu de près un morceau de papier ou de toile peinte. Les oeuvres exposées dans la galerie font partie d’un ensemble de 49 pièces , réalisées sur une durée courte et qui répondent à la nécessité d’attirer l’attention sur le patrimoine. De par son métier de restaurateur Christian Karoutzos assiste à la disparition de nombreux monuments soit par désintérêt des autorités, soit par manque de connaissance, ou bien indigence financière. Son origine grecque, son attachement à ce pays berceau de notre civilisation auquel l’art européen doit une partie de son histoire, et en prise directe avec les personnes liées à la conservation, à la bureaucratie, il sait qu’il faut dénoncer, batailler, expliquer, prouver pour convaincre. Convaincre du respect du passé en tant que témoignage de la pensée humaine, rappeler que le présent n’est qu’une succession de passés individuels et collectifs réconciliés. Chaque époque a eu ses « suiveurs » encensés parce que peu dérangeants, et ses novateurs d’abord incompris puis acceptés et enfin reconnus. Rétablir la filiation qui les unit, établir des liens autres que le texte ou la parole est la raison de ces « Patrimoniales peintures ». Les oeuvres exposées associent un fragment du passé à la peinture abstraite de C.K dans une relation étroite de forme de couleur et de symboles. Un lambeau de papier peint du 18ème siècle, découpé (et non déchiré donc précieusement choisi dans son dessin), est intégré a des surfaces de noir et de blanc tacheté de gris, orné d’une tache rouge. De toile en toile l’image d’un rinceau se déplace, s’agrandit, impose sa présence par un dessin plus lisible, et bascule dans le mouvement de la modernité. Dans une suite de trois toiles, on le voit « surfer » sur la crête d’une surface noire assimilable à l’obscurité dont il est sorti, puis disparaître dans un mouvement descendant ; un graphisme blanc, énergique, tout en circonvolutions reprend son graphisme dans un geste contemporain, envahit toute la surface tandis que le rinceau semble camouflé sous un voile lactescent. Mise en lumière oui, mais pas trop ! Il y a nécessité de déchirer le voile ! Plus loin, le noir affronte le blanc, dans une géometrie très ordonnée . Dans ce combat entre l’obscurité et la lumière, le fragment de rinceau se déploie, allant de la rondeur lénifiante jusqu’à la verticalité triomphante, ceci souligné par un trait de couleur conquérant ! Ailleurs, des dessins personnels au crayon, dessins anciens, suggèrent que la mémoire individuelle participe du patrimoine collectif. Outre le papier peint , des lambeaux de toile peinte sont partie prenante de grandes compositions abstraites. Matières et matériaux anciens ou actuels n’ont pas de secret pour le restaurateur d’oeuvres d’art. Les surfaces sont travaillées en glacis, les couleurs fabriquées dans des tonalités délicates et feutrées . Le peintre gratte, use, empâte, et maroufle des matériaux franchement actuels choisis pour leur force plastique. Si ces lambeaux récupérés n’apparaissent pas comme un corps étranger dans l’oeuvre c’est bien parce qu’il y a continuité plastique et symbolique. Le passage de la « déconstruction » à la « reconstruction » se fait sans fracture. La présence de grilles retient l’attention d’une classe en visite. Un enfant de neuf ans dit : « le grillage c’est pour emprisonner mais c’est aussi pour protéger ». En effet, le temps, l’ignorance, enferment dans l’oubli, vouent à la dégradation voire à la disparition. Il est donc indispensable de rester éveillé, et vigilant et d’assurer protection et perennité de ce qui fait notre culture. Le grillage usagé c’est le vieux, le passé ; la trame blanche architecture le présent. A chaque époque son empreinte. C’est à un moment de réflexion que nous invite Karoutzos, à une révision de notre histoire. Sa sensibilité est tellement présente, son engagement tellement évident, que l’on est touché , et sans nul doute, enrichi d’un nouveau regard critique. Anto Alquier |
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Exploitation pédagogique de l'exposition
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Français 6èmes A et B |
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