photographies vernissage et repas | |
Nocturne musicale : le bandonéon | Exploitation pédagogique de l'exposition |
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Michèle Burles vit et travaille à Paris.
A dix-sept ans Michèle BURLES savait qu’elle passerait sa vie en dessin et en écriture. Dans son petit atelier elle crée un univers singulier fait de poésie et de réminiscence d’une enfance solitaire . D’un trait assuré à la plume et à l’encre de chine rehaussée d’aquarelle, elle peuple sa page de personnages effilés, incomplètement figurés, dont les longs membres leur permettent de se toucher sans se saisir et de s’arrimer à des éléments bizarres : des abris, des immeubles, des véhicules, des bestioles, des mots et des textes. Il n’y a pas d’arrière plan, pas de décor.Les couleurs sont douces, sans heurts. La figure est réinventée, déstructurée, traitée en aplat, en dehors des conventions. Le dessin qui semble enfantin, simpliste au premier regard , facile à lire, recèle cependant une charge puissante. Il capte l’attention, et nous prend dans son mystère. Au premier abord on est saisi par l’envahissement de la surface uniformément occupée sans qu’une zone attire l’œil au détriment d’une autre. Il n’y a pas de gros plan. On imagine aisément que la page puisse se continuer dans toutes les directions sans se départir de cet « all-over ». Ceci évite de se focaliser sur un endroit, si bien que n’en privilégiant aucun, l’artiste nous indique que images, mots et textes sont d’égale importance et constituent LE DESSIN. Même si le travail est exécuté au fil de la plume, la composition est ordonnée. Sans doute sans que l’auteur l’ait réfléchie. ! « Attraper ma plume, faire un pic dans le papier et le dessin commence..../... C’est blotti dans mon ventre et les dessins se font malgré la douleur » dit-elle Le souci esthétique est évident. L’œil est amené à balayer la surface et très vite on se prend au jeu : d’une figure on passe à une autre, puis à une autre, puis à un mot, puis à un texte. Ce faisant, on s’invente une histoire, mais on trébuche sur un mot, et là votre histoire se casse la figure... et on tente une nouvelle entrée sans trouver la sortie... nous voici dans un labyrinthe... Est-ce le nôtre ? est - ce celui de l’artiste ? qu’est - ce qu’elle nous raconte ? ou mieux « qu’est - ce qu’elle SE raconte ? ». Étrangers les uns aux autres, les personnages font foule, mais s’isolent dans leur solitude. Ils composent une pièce de théâtre en plusieurs actes mais une pièce sans paroles que le regardeur se doit de mettre en voix. Les volumes naissent des dessins d’une page entière. Elle les détoure et les évide au plus près du trait, puis elle les assemble en les cousant avec un fil d’argent. « C’est juste un petit point lumineux, un petit éclat... » Cet amas de dentelles vient alors se superposer sur un autre dessin pour constituer un bas-relief ; ou bien elle les enroule sur plusieurs épaisseurs en formant un cylindre. Ces sculptures de papier aériennes, bougent dans l’espace, frémissent au moindre souffle. Leur légèreté contraste avec l’accumulation des images . On dirait des chrysalides enfermant des secrets qui cherchent à fuiter. Le monde de Michèle Burles est étrange. Il s’en dégage une certaine mélancolie, une paix apparente qui masque une inquiétude intérieure. Elle se tient au bord de la réalité du monde. Le dessin et la poésie lui donnent le pouvoir de résister à la folie du monde , pour imposer discrètement et sans tapage sa présence, pour simplement ÊTRE au monde. Anto Alquier |
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Exploitation pédagogique de l'exposition
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Travaux d'élèves
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